Une rencontre passionnante entre passionnés effectuée au siège niçois de l’IPAAM, entre Raymond Ruggiero, corailleur professionnel, Claude Salicis, le dynamique président de l’Institut de préhistoire et d’archéologie des Alpes-Maritimes et Eric Dulière, président-fondateur d’Anao, l’aventure sous-marine !
L’occasion d’avancer administrativement sur une politique concernant la protection de toutes nos découvertes archéologiques régionales.
Raymond Ruggiero est, entre autres, l’inventeur de plusieurs épaves célèbres dont la Sainte Dorothéa, un navire naufragée par 72 m de fond, au cap de Nice.
Un peu d’histoire navale afin de cerner ce naufrage:
Découverte en 1985, par les corailleurs niçois Raymond Ruggiero et François Sarti, la Sainte Dorothea git, très envasée, à l’entrée de la rade de Villefranche-sur-Mer, par 72 mètres de fond. Ex-vaisseau royal danois de 50 canons nommé Nelle Blad, rebaptisée en l’honneur de la femme de son nouveau propriétaire, la Sainte Dorothea est affectée au commerce en Méditerranée lorsqu’elle sombre le 25 avril 1693. Parti de Cadix pour Gênes, via Marseille, ce navire qui se perd dans des circonstances non élucidées constitue un jalon exceptionnel dans l’histoire maritime européenne d’époque moderne. En 1990, une expertise dotée de moyens logistiques importants, dont un sous-marin monoplace et un ROV affrétés auprès de la Comex, permet de préciser l’étendue des vestiges et leur état de conservation. Sous le tumulus de 40 mètres de longueur et 10 de large que forme le site, la coque et la cargaison semblent parfaitement conservées. Du mobilier a été prélevé à la surface du site. Il s’agit d’un lot de vases en céramique, de caisses et barriques encore closes et de deux chaudrons en alliage cuivreux, dont l’un porte l’inscription NELLE BLAD suivie de la date 1685. Les archives évoquent une importante cargaison d’argent sous la forme de lingots ou de pièces de monnaie mais sur ce chargement le mystère reste entier. Une partie des vestiges de ce bâtiment ont été sauvé des eaux par les deux inventeurs ce qui permet de découvrir une partie des secrets de ce bâtiment d’époque moderne daté de la fin du 17e siècle. Sans oublier les 50 canons qui armaient ce grand navire.
Les vestiges rarissimes de ce grand navire ont été présenté cet été au Musée des Arènes de Cimiez, à Nice, dirigé par Bertrand Roussel, au sein de l’exposition Quand la mer nous parle…
Nous venons d’ailleurs de récupérer aujourd’hui l’ensemble des archives photographiques et une quantité de documents historiques précieux concernant cette opération scientifique hors du commun.
Un patrimoine à préserver afin de ne pas oublier ces baroudeurs des grandes profondeurs qui ont contribué, grâce à leurs découvertes, à la richesse unique de notre histoire maritime.



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